La recherche clinique

Quels sont les futurs traitements ?

Beaucoup de recherches portent sur des molécules qui pourraient se montrer actives, en particulier sur une grande classe de médicaments à laquelle appartient le sunitinib déjà utilisé qui s’appelle les anti-angiogéniques. D’une manière générale, les
tumeurs neuroendocrines pancréatiques sont un peu plus sensibles au traitement et il y a donc plus d’options thérapeutiques pour ces tumeurs par rapport aux tumeurs neuroendocrines ayant pour origine le tube digestif.

En revanche la radiothérapie interne vectorisée n’est pour l’instant remboursée que pour les tumeurs neuroendocrines du grêle et les résultats d’un essai clinique français évaluant ce type de thérapeutique en cas tumeur neuroendocrine pancréatique viennent d’être présentés. Ils sont très nettement en faveur de la radiothérapie interne vectorisée, mais l’avis des autorités de santé actuel ne permet pas son remboursement.

La recherche académique sur de nouveaux médicaments radioactifs plus sensibles est très active. L’immunothérapie a déjà fait l’objet d’un certain nombre de recherches dans les tumeurs neuroendocrines et ne donne pas de résultats très convaincants à ce jour, sauf peut-être dans certaines sous populations de patients qui restent à mieux cerner. Des stratégies de stimulation de l’immunité ou de combinaison des stratégies thérapeutiques sont actuellement à l’étude.

Des recherches portant sur l’intérêt de la médecine personnalisée (adaptée aux altérations moléculaires tumorales spécifiques à un patient) dans ces tumeurs sont également en cours. Les altérations épigénétiques, c’est à dire touchant la lecture des gènes plus que leur structure, sont très fréquentes et font l’objet d’études in-vitro ou sur l’animal.

Y a-t-il des essais cliniques dans ces tumeurs rares ?

Un essai clinique permet d’évaluer un nouveau traitement le plus souvent en le comparant à un traitement de référence. Il s’agit donc de situation où un tirage au sort est pratiqué une fois que le patient a donné son consentement. Le tirage au sort permet de rendre le plus similaire chacun des deux groupes de patients soumis au
traitement évalué ou au traitement de référence.

Bien que les tumeurs neuroendocrines soient considérées comme des tumeurs rares, la recherche clinique est dynamique dans ce domaine en France grâce à l’engagement des groupes de recherche académique, notamment l’association du GTE (Groupe des Tumeurs Endocrines) et du groupe PRODIGE. Le groupe PRODIGE est lui-même la conjonction des efforts de la Fédération Francophone de Cancérologie Digestive (FFCD), du groupe digestif d’Unicancer et du groupe GERCOR (Groupe de recherche en cancérologie). Certaines de leurs études cliniques ont pu bénéficier d’un financement de la Fondation A.R.CA.D qui édite ce guide.

De plus, l’Institut National du cancer (INCa) a mis en place depuis 2009, des réseaux nationaux dédiés à la prise en charge des cancers rares. Le nom du réseau INCa dédié aux tumeurs neuroendocrines est le réseau ENDOCAN RENATEN. Il repose sur l’identification de 23 centres experts sur l’ensemble du territoire français dont la mission commune est d’optimiser le soin et la recherche.

Longtemps délaissées par l’industrie pharmaceutique, les tumeurs neuroendocrines font maintenant régulièrement l’objet d’évaluation de l’efficacité de nouvelles molécules dans le cadre d’études dites « basket » où la même molécule ou la même combinaison de molécules est testée dans de nombreux cancers différents incluant des tumeurs rares dont les tumeurs neuroendocrines.

La recherche : exemples de projets soutenus